29 juin 2008

Le visage de Sara - BURGESS MELVIN - Scripto


Le visage de Sara ( Sara's face)
Melvin Burgess
Traducteur : Laetitia Devaux
Gallimard jeunesse- Scripto- 06/08
304 pages - à partir de 15 ans - 11.50 euros

C'est l'histoire de la rencontre explosive entre Jonathon Heat et Sara Carter. Le premier est une rock-star internationale qui a trop abusé de la chirurgie esthétique, et la deuxième est une ado de 17 ans qui adorerait devenir célèbre.
L'un et l'autre ont une personnalité hors du commun qui en font des êtres difficiles à détester, encore plus difficiles à aimer.
Heat, qui à force d'opérations ratées doit cacher son visage sous un masque, va prendre sous son aile la jeune Sara qui y voit la chance de sa vie. Elle a enfin un pied dans la célébrité.
Mais plus la jeune fille va vivre dans l'aura de la star plus elle va ressentir un climat malsain.
Surtout qu'autour d'eux gravite le chirurgien esthétique Wayland Kaye, celui qui a détruit le visage de Heat et qui propose à Sara d'arranger le sien.
Sara comprendra alors très vite qu'il faut toujours faire attention à ce que l'on souhaite: cela pourrait se réaliser.

Le nouveau livre de Melvin Burgess traduit chez Scripto est un thriller esthétique.
Tout est mis en place pour que l'on doute de la véracité des faits. Les personnages sont construits avec finesse par le biais d'alternances de styles: journalistique, extrait de confessions sur vidéos, narratif.
Ce qui donne un style haletant et accrocheur, qui fait également réfléchir sur la mentalité de ces jeunes filles qui veulent par le biais de la chirurgie esthétique arriver à se réconcilier avec leur corps.
Un bon roman qui permettra de lancer le dialogue sur l'épineux sujet de la chirurgie esthétique, et sur celui de la célébrité.

-> Un lien amusant pour les anglophones !
le journal vidéo de Sara en vrai de vrai! (merci à lirado.com!)
C'est fait par des ados et bien fait cela relate bien toutes les palettes d'ambiance du livre.

19 juin 2008

Groenland Manhattan - CRUCHAUDET CHLOE - Delcourt


Groenland Manhattan
Chloé Cruchaudet
Delcourt- mirages- 02/08
127 pages - 16,50 euros

Tout commence au Groenland en 1897. L'Américain Robert Peary a de nouveau échoué dans sa quête insensée. Il n'a toujours pas réussi à parvenir jusqu'à l'endroit exact du pôle Nord pour y planter le drapeau américain. Mais cette fois il est décidé, il ne reviendra pas avec une énième météorite au Museum d'histoire naturelle, Robert Peary va leur montrer à tous qu'il n'est pas fini.
Il va faire quelque chose d'un peu fou:embarquer avec lui une famille d'esquimaux.
5 habitants du village de Uummannaq, 1 femme, 3 hommes et un enfant:Minik.
Ce dernier est faciné par Peary qu'il appelle Puili mais ce n'est rien à côté de ce qu'il va ressentir lors de son arrivée à New York.
Cependant les plus surpris vont être les occidentaux:des "sauvages polaires" des vrais!
Les esquimaux vont avoir un succès populaire foudroyant.
A partir de leur arrivée en Amérique tout va s'enchaîner très vite, Minik et ses compatriotes vont aller de surprises en surprises. Trouvant tout "spécial" et "bizarre".
Malheureusement le pire reste à venir, logés dans une cave du muséum ils vont être étudiés, photographiés, dessinés sous toutes les coutures. Les conclusions des spécialistes :"ce sont nos inférieurs, ça personne ne pourrait dire le contraire. Mais pour vivre dans un pays comme le leur, il faut être sacrément dégourdi". En clair ils sont traités en sous-hommes , même Robert Peary est un des premiers à se désolidariser du sort de ceux qu'il a arraché de leur pays.Puis tout va se précipiter, les adultes vont attraper un virus contre lequel leur organisme ne peut rien. Minik sera le seul survivant.
Et son destin en sera bouleversé à jamais.

Magnifique album de Chloé Cruchaudet. Une vraie intelligence de scénario, des dessins tout en déliés qui touchent au coeur.
De plus l'histoire est vraie, les photos en fin d'album sont fascinantes et on se dit, un peu décontenancé, que toute cette folle aventure humaine s'est vraiment passée.
Et comment nous la raconte l'auteur rajoute de la grâce, tout en décortiquant les cruautés que peuvent perpétrer les humains parfois sans même s'en rendre compte.
Un vrai plaisir aigre-doux.